SON CHEMIN DE CINEMA
Le Cinéaste Malien Souleymane Cissé à la 39e Edition de Vues d’Afrique pour la Présentation du film documentaire Hommage d’une fille à son père de sa fille Fatou Cissé. et pour recevoir un prix Spécial pour l’ensemble de sa carrière.
50 ans de carrière et considéré comme l’un des Cinéastes les plus marquants de l’Afrique né un 21 Avril à Bamako, Il n’est pas comme tout le monde ce n’est pas un commun des mortels mais un homme de qualité de cœur et d’esprit, plus grand que nature qui dès le début de sa carrière a marqué par son engagement social par son refus de l’injustice. Sa quête de vérité.
« Quand il y a l’injustice il faut la combattre »
J’aime ce genre de rencontre qui me confirme mon engagement à écrire sur des êtres dotés de profondeur et d’humanité qui exerce leur métier avec profession de foi. Son nom n’est plus à faire, il rentre dans la mémoire de la collectivité par sa façon d’aborder le Cinéma avec audace, ténacité et rigueur. C’est un reportage sur l’arrestation de Patrice Lumumba (P.L. Premier Ministre congolais destitué, arrêté et exécuté dans les années 60) qui l’a incité à s’engager réellement dans cette avenue cinématographique.
Son premier film il l’a vu à l’âge de cinq ans en compagnie de son grand- frère. Un western qui lui a emmené des interrogations sur le rapport de force entre le fort et le faible. Cela indique sûrement son chemin de cinéma.
« Enfant, j’essayais de comprendre, on tirait sur les indiens, on mourait, ça avait suscité en moi quelque chose que je n’arrivais pas à comprendre…Le western quand on y pense c’est pas autre chose, c’est un combat d’injustices. ça n’arrête pas l’injustice »
« Enfant, j’essayais de comprendre, on tirait sur les indiens, on mourait, ça avait suscité en moi quelque chose que je n’arrivais pas à comprendre…Le western quand on y pense c’est pas autre chose, c’est un combat d’injustices. ça n’arrête pas l’injustice »
Marie Ange Barbancourt avec Souleymane Cissé
Des histoires de vie, que ce soit dans Den Muso qui parle d’une jeune muette violée qui enceinte sera rejeté par sa famille.. film qui lui a valu la prison et qui a été censuré par le ministère de la culture à l’époque, sortie 3 ans après, Baara où il soulève la question des droits des ouvriers, ou Finyè ( sélectionné en 1982 à Cannes) sur la révolte des étudiants face au pouvoir militaire, Yeelen sur le passage douloureux de L’enfance à l’âge adulte (Prix du jury à Cannes en 1987) Waati qui nous parle d’une enfant noire au pays de l’Apartheid, Min Yé sur la polygamie, (aussi présenté à Cannes), O ka qui relate l’histoire de sa famille expulsé d’une maison malgré leur droit d’y être. (Cannes 2015). Le cinéma de Cissé est un engagement social, il s’inspire de faits réels, le constat qu’il fait dans ses films s’applique à tous les peuples, et s’inscrit dans la lignée d’un héritage par la force, la richesse et le traitement de ses propos. Comment porte-t-il ce cinéma aujourd’hui ?
« Je le porte bien, d’abord je ne regrette pas d’avoir fait ces films, la preuve, il y a quelques semaine au FESPACO (Festival de cinéma au Burkina Faso) on a projeté FINYÈ ( le vent) je l’ai vu avec des jeunes étudiants, j’ai l’impression que ce film était fait pour aujourd’hui. Il y a 32 ans la situation au Mali était tel qu’il fallait un changement une révolution. On a cru que ce changement était arrivé. Malheureusement aujourd’hui on revient au point de départ ce film est encore d’actualité »
Soulaymane Cissé
Étonnant cette ritournelle mais qu’est-ce qui explique cela?
« Les hommes! les hommes n’ont pas changé! Il faut une prise de conscience dans un contexte bien donné. Si on a cru que ça allait changer, il n’y avait pas la culture profonde pour ça, tant qu’on n’aura pas essayé cette culture, le changement ne sera pas possible. C’est comme ça que je l’ai compris. En regardant ce film, ça m’a poussé à me dire que j’aurais pu faire encore plus, j’ai l’impression que ce n’est pas achevé comme si c’était un film d’ épisode ceci dit, je me projette dans le temps, je me dis toujours le présent il est intéressant à condition qu’il prépare le futur et si le futur n’est pas préparé le présent il n’a pas existé »
Et ce futur c’est l’héritage, le travail de Souleymane Cissé, ce qu’il est en tant que Cinéaste, Homme, père et ami qu’on découvre dans le très beau documentaire de sa fille Fatou Cissé qui a marqué l’ouverture du festival Vues d’Afrique. Sans complaisance et Ficelé à la manière d’une fiction, on s’intéresse au récit que nous livre les protagonistes avec un regard éclairé sur ce qu’est Cissé pour le cinéma Mondial. Ses amis, sa famille, ses collègues, des réalisateurs Martin Scorcese, Costa Gavras, et plusieurs autres nous parlent de l’importance des films de Souleymane Cissé. Hommage d’une fille à son père présenté à Cannes l’année dernière et maintenant à Montréal vous accompagnez votre fille. Quel est votre sentiment par rapport à ça?
«J’ai tout laissé tomber à Bamako pour l’accompagner. Elle a eu le courage de faire ce film là. Elle a décidé de le faire et je vais la laisser parler»
« C’était important pour moi, toute sa vie j’ai vu mon père se battre pour faire ses projets, les difficultés qu’il rencontrait, je le voyais et je souhaitais faire découvrir un autre Souleymane Cissé »
« Les hommes! les hommes n’ont pas changé! Il faut une prise de conscience dans un contexte bien donné. Si on a cru que ça allait changer, il n’y avait pas la culture profonde pour ça, tant qu’on n’aura pas essayé cette culture, le changement ne sera pas possible. C’est comme ça que je l’ai compris. En regardant ce film, ça m’a poussé à me dire que j’aurais pu faire encore plus, j’ai l’impression que ce n’est pas achevé comme si c’était un film d’ épisode ceci dit, je me projette dans le temps, je me dis toujours le présent il est intéressant à condition qu’il prépare le futur et si le futur n’est pas préparé le présent il n’a pas existé »
Et ce futur c’est l’héritage, le travail de Souleymane Cissé, ce qu’il est en tant que Cinéaste, Homme, père et ami qu’on découvre dans le très beau documentaire de sa fille Fatou Cissé qui a marqué l’ouverture du festival Vues d’Afrique. Sans complaisance et Ficelé à la manière d’une fiction, on s’intéresse au récit que nous livre les protagonistes avec un regard éclairé sur ce qu’est Cissé pour le cinéma Mondial. Ses amis, sa famille, ses collègues, des réalisateurs Martin Scorcese, Costa Gavras, et plusieurs autres nous parlent de l’importance des films de Souleymane Cissé. Hommage d’une fille à son père présenté à Cannes l’année dernière et maintenant à Montréal vous accompagnez votre fille. Quel est votre sentiment par rapport à ça?
«J’ai tout laissé tomber à Bamako pour l’accompagner. Elle a eu le courage de faire ce film là. Elle a décidé de le faire et je vais la laisser parler»
« C’était important pour moi, toute sa vie j’ai vu mon père se battre pour faire ses projets, les difficultés qu’il rencontrait, je le voyais et je souhaitais faire découvrir un autre Souleymane Cissé »
Souleymane et Fatou Cissé
Fatou Cissé va nous parler de sa démarche un peu plus dans une entrevue que j’ai réalisé avec elle. Elle est étonnante et nous réserve de belles surprises. Chacun des films de Souleymane Cissé nous interpelle et nous force à jeter un regard sur nous-même, sur le monde, ce qu’il est, ce qu’il devrait être.
« Je fais les films tel que je le sens, quelqu’un m’a dit que je suis perfectionniste c’est pas ça tout simplement c’est la création qui exige cela. La nouvelle génération qui va venir après va se dire ils ont traité ce sujet, nous, nous allons voir comment nous allons le traiter. il est important pour le film de faire projeter les gens dans le futur. Toujours! . Les choses ne s’arrêteront pas à moi et c’est ça l’avantage du cinéma »
Après Le festival international de Cinéma Vues d’Afrique le Cinéaste recevra un Carrosse d’Or (titre du film de Jean Renoir, prix institué en 2002) décerné par la société des réalisateurs de films à l’ouverture de la Quinzaine des cinéastes le 17 mai prochain lors du festival de Cannes. Souleymane Cissé reçoit ce prix 18 ans après le réalisateur Sénégalais Ousmane Sembène en 2005. À 83 ans Souleymane Cissé est toujours comme un printemps qui s’annonce avec des grands espoirs pour son pays. il y croit. Ses envies pour son Mali, son engagement social, son humanité n’a pas été entamé par les ans. Et comme on dit : par chez nous RESPECT !
Vous trouverez un portrait de Souleymane Cissé dans le numéro pilote de Kariata...
« Je fais les films tel que je le sens, quelqu’un m’a dit que je suis perfectionniste c’est pas ça tout simplement c’est la création qui exige cela. La nouvelle génération qui va venir après va se dire ils ont traité ce sujet, nous, nous allons voir comment nous allons le traiter. il est important pour le film de faire projeter les gens dans le futur. Toujours! . Les choses ne s’arrêteront pas à moi et c’est ça l’avantage du cinéma »
Après Le festival international de Cinéma Vues d’Afrique le Cinéaste recevra un Carrosse d’Or (titre du film de Jean Renoir, prix institué en 2002) décerné par la société des réalisateurs de films à l’ouverture de la Quinzaine des cinéastes le 17 mai prochain lors du festival de Cannes. Souleymane Cissé reçoit ce prix 18 ans après le réalisateur Sénégalais Ousmane Sembène en 2005. À 83 ans Souleymane Cissé est toujours comme un printemps qui s’annonce avec des grands espoirs pour son pays. il y croit. Ses envies pour son Mali, son engagement social, son humanité n’a pas été entamé par les ans. Et comme on dit : par chez nous RESPECT !
Vous trouverez un portrait de Souleymane Cissé dans le numéro pilote de Kariata...